Notre rédaction a recueilli le témoignage de Nadiya Sabeh, la comédienne ivoirienne survivante de la maladie. Avec ses mots, la star revient sur cette période sombre de sa vie.
Bonjour Nadiya Sabeh, vous n’êtes plus à présenter, mais à titre de rappel pour les lectrices, dites-nous ce que vous faites dans la vie.
Je suis actrice-comédienne, créatrice de contenu, animatrice de télévision, et avant tout une femme passionnée par la vie, et de l’amour.
Vous avez été diagnostiquée d’un cancer du sein l’année dernière. Racontez-nous cette épreuve difficile.
J’ai appris que j’avais le cancer en début d’année 2024, mais bien avant le diagnostic, je vivais déjà avec la maladie sans le savoir. Mon corps me parlait, mais je ne comprenais pas encore ce qu’il essayait de me dire. Quand les résultats sont arrivés, c’était un choc. Mon mari a été le premier à les recevoir mais ne m’a pas dit tout de suite, il cherchait les bons mots, le bon moment. Puis un jour, j’ai vu les papiers, j’ai lu moi-même les résultats. Le monde s’est arrêté. J’étais envahie par la peur, l’incompréhension, une immense tristesse. J’ai pleuré, crié, j’ai eu peur de mourir, peur d’être oubliée, peur d’abandonner mes proches. J’étais en colère aussi. Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Mais très vite, après cette tempête d’émotions, j’ai décidé de me battre. J’ai choisi de transformer cette douleur en force par la grâce de Dieu.
À ce moment de la vie, lorsqu’on est une jeune femme en pleine carrière fleurissante, qu’est-ce qui est le plus dur ?
Le plus dur, c’est l’arrêt brutal. Voir sa vie s’interrompre alors qu’elle était en plein élan. Le corps change, l’énergie manque, les projets s’arrêtent. On se sent isolée, oubliée du monde. Mon plus grand défi a été de garder la foi, de me battre mentalement. J’ai surmonté cette période grâce à l’amour, celui de mon mari, de ma famille, de mes amis, et de ma communauté. Mais surtout grâce à Dieu. J’ai appris à m’abandonner à Lui, à Lui faire confiance.
En octobre 2024, vous avez fait votre grand retour, et vous allez mieux aujourd’hui. Qu’est-ce qui, selon vous, a favorisé une guérison aussi rapide ?
Je crois profondément que ma foi a joué un rôle central. J’ai parlé à Dieu chaque jour. Je Lui ai crié mes douleurs, mes doutes, mais je Lui ai aussi chanté ma gratitude. Ensuite, je dirai l’amour autour de moi. Je n’ai jamais été seule. Enfin, ma détermination. J’ai refusé de me laisser abattre. Même quand c’était dur, je me disais : « Tu vas t’en sortir ».
En quoi cette épreuve vous a-t-elle battue et rendu meilleure, d’abord dans votre vie en tant que femme, ensuite dans votre carrière ?
Cette épreuve m’a reconnectée à l’essentiel. Elle m’a appris à m’aimer profondément, à honorer mon corps, même affaibli, même transformé. Je suis devenue plus forte, plus patiente, plus vraie. Dans ma carrière, je suis revenue avec un autre regard. Je n’ai plus peur d’être vulnérable. Je veux raconter ce qui compte, toucher, éveiller, guérir par l’art et la parole.
Parlez-nous du film documentaire « Voyage au cœur de la vie ».
Ce film, c’est mon cœur mis à nu. C’est une plongée intime dans mon combat contre le cancer. Il mêle témoignages, émotions brutes, prières et fragments de vie. Il ne parle pas seulement de la maladie, mais aussi de l’amour, de la foi, de l’espoir. Il est destiné à celles et ceux qui traversent une tempête, pour leur dire qu’ils ne sont pas seuls, la lumière revient toujours.
Un message pour les lectrices de Mwassi Boss ?
Chères Mwassi Boss, prenez soin de vous. Aimez-vous. Faites vos examens, écoutez votre corps. Mais surtout, n’oubliez jamais votre pouvoir. Même au fond du gouffre, vous pouvez renaître. Je suis la preuve vivante que l’amour, la foi et la force intérieure peuvent triompher de tout. Ne baissez jamais les bras. Vous êtes précieuses. Vous êtes puissantes.